De la pluie sur mon panneau solaire ? Quand on y pense un instant, c’est en effet un risque qu’ils courent ! Que ce soit pour baisser vos factures ou vendre de l’électricité “faite maison”, si vous décidez de vous lancer dans l’aventure de la production d’énergie solaire, vous êtes concerné. Cela implique une installation de panneaux solaires à l’extérieur, pour que ceux-ci soient touchés le plus directement possible par les rayons du soleil. Logiquement, ils sont donc tout autant à portée de vent, de neige, de grêle, d’orage et de pluie. C’est grave docteur ?
Eh bien non ! En tout cas, pas vraiment. La plupart du temps, les installations photovoltaïques supportent les gouttes de pluie sans aucun risque de coupure de courant électrique ou de dégradation irréversible qui entraîne une baisse de rendement. Le matériel solaire est fait pour rester le nez au vent de nombreuses années et ce n’est pas un peu de pluie qui va l’empêcher de générer les watts promis.
D’ailleurs, cela peut paraître étonnant mais les panneaux solaires sont même capables de produire de l’électricité, malgré les nuages. Et pour finir cette introduction, de récentes avancées scientifiques de chercheurs en photovoltaïque font même miroiter un modèle de production d’électricité qui ne fonctionne pas aux rayons du soleil… mais à la pluie elle-même ! Alors, le panneau solaire chante-t-il sous la pluie ? C’est ce que nous allons voir.
Panneau solaire et pluie : quel est le risque ? De la pluie fine au déluge de trombes d’eau, toutes les pluies ne se valent pas ! Après tout, certains épisodes pluvieux particulièrement violents sont de nature à causer des dégâts sur une toiture peu protégée. C’est la raison pour laquelle les futurs propriétaires de panneaux solaires veulent s’assurer qu’il n’y a aucun danger. C’est normal !
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Et il n’y en a aucun. Du moins pas avec du matériel certifié par un label européen. Comme pour de nombreux autres appareils, il s’agit de rechercher l’indice IP, qui renseigne la protection d’un appareil contre les éléments physiques.
Pour vous donner une idée du niveau de résistance, voici un tableau qui indique la protection des panneaux solaires selon les variables X et Y.
| Indice | Indice X : Protection contre corps les solides | Indice Y : Étanchéité du panneau solaire |
| 0 | Aucune protection | Aucune protection |
| 1 | Protection contre les corps solides supérieurs à 50 mm | Résistance aux chutes de gouttes d’eau |
| 2 | Protection contre les corps solides supérieurs à 12,5 mm | Résistance aux chutes de gouttes d’eau jusqu’à 15° à la verticale |
| 3 | Protection contre les corps solides supérieurs 1 mm | Résistance aux l’eau en pluie jusqu’à 60° à la verticale |
| 4 | Protection partielle contre les poussières visibles | Résistance aux projections d’eau avec faible débit |
| 5 | Protection totale contre les poussières visibles | Résistance aux jets d’eau à la lance – puissance moyenne |
| 6 | Protection contre les poussières microscopiques | Résistance aux jets d’eau à la lance – puissance forte |
| 7 | – | Submersible pendant 30min |
| 8 | – | Panneau submersible jusqu’à 1 mètre de profondeur |
| 9 | – | Résistance au nettoyage à haute pression et à température élevée |
Pour choisir un module performant et durable dans le temps, privilégiez les panneaux avec un indice supérieur ou égal à IP65. À ce moment-là, la pluie en elle-même n’a aucune chance d’endommager votre centrale solaire, qu’elle soit installée sur votre toiture, dans votre jardin, sur une terrasse ou au sommet d’une pergola.
Mieux encore : une pluie régulière est à même de nettoyer la surface de vos panneaux, qui peuvent naturellement s’encrasser à cause de la pollution ou des pollens. De quoi chanter sous la pluie !
| Si vous le souhaitez, vous pouvez cependant vous renseigner sur les vrais dangers que peuvent courir des panneaux solaires. |
Oui mais voilà, si le panneau solaire et la pluie peuvent cohabiter sans problème, qu’en est-il du rendement de votre installation solaire ?
Un jour de pluie, le rendement électrique de votre installation va chuter. Mais il sera loin d’être égal à zéro : la grande majorité des appareils sur le marché captent la lumière directe du soleil, mais ils sont également sensibles aux rayons qui se diffusent de manière parfois presque invisible à l’œil nu, à travers les nuages. En moyenne, comptez sur une baisse de rendement de 10 à 25 %, selon l’intensité de la pluie ou la densité des nuages.
Le meilleur moyen d’estimer le potentiel d’ensoleillement de son lieu d’habitation est de consulter le cadastre solaire. Il permet d’identifier les zones les plus ensoleillées, et celles qui le sont moins ; mais aussi estimer son potentiel de production d’électricité solaire. En gros, le cadastre solaire donne de quoi :
En deux mots, consulter le cadastre solaire permet de savoir s’il est intéressant, ou pas, de se lancer dans la production d’énergie solaire, que ce soit pour de l’autoconsommation, ou la vente totale de l’énergie produite.
| Entretien : vous n’y échapperez (peut-être) pas !N’ayez pas peur de la pluie ! Les gouttes d’eau ont le pouvoir de nettoyer vos panneaux solaires. Mais s’ils sont soumis à de violentes intempéries, il faudra tout de même contrôler leur bon état. Après tout, vous pouvez redouter une baisse de production tout à fait logique en cas de dépôts de saleté, ou (pire !) d’infiltration d’eau stagnante. Dans ce cas, il est recommandé d’agir. |
Vous habitez une région avec peu d’ensoleillement et beaucoup de pluie ? Vous pouvez tout de même envisager un projet photovoltaïque. Rappelez-vous que deux technologies équipent les installations solaires :
Dans une zone peu ensoleillée, il est recommandé de s’équiper en cellules monocristallines : du matériel plus coûteux que le polycristallin, mais plus à même de capter le rayonnement solaire. En cas de météo avec un soleil faible, diffus et/ou irrégulier, le monocristallin est le champion pour allier pluie et panneau solaire.
Des panneaux qui produisent de l’électricité grâce à la pluie, ça existe ? Oui ! Avec l’action de la friction entre solide et liquide, les nanogénérateurs triboélectriques (ou Teng) produisent de l’énergie… mais pour l’instant, si le principe a pu être prouvé, il n’en produisait qu’une quantité très négligeable.
Or l’action de la pluie sur une surface identique à celle d’un panneau solaire pourrait bientôt générer autant d’électricité que les rayons du soleil. Vraiment ? Oui, en tout cas d’après une équipe de scientifiques chinois qui travaillent d’arrache-pied sur le sujet. En 2023, une équipe de scientifiques de l’Université Tsinghua de Shenzhen affirme avoir mis au point une nouvelle technologie, bien plus rentable. La promesse : 200 watts-crête (Wc) par mètre carré. Soit plus ou moins l’ordre de grandeur de la puissance d’un panneau solaire aujourd’hui. Autant dire que si cela s’avère exact, ce panneau qui marche aux gouttes de pluie et non aux rayons du soleil va tout changer. Au fait, son nom ? Le panneau pluviovoltaïque.
Si le panneau pluviovoltaïque est une si bonne nouvelle, c’est qu’il pourrait préfigurer l’arrivée sur le marché de panneaux bi-modes : du matériel capable de générer de l’électricité grâce aux rayons du soleil, comme aux gouttes de pluie. Imaginez ! De quoi profiter de l’augmentation des épisodes pluvieux comme de ceux de beau temps, avec l’accélération d’épisodes météorologiques chaotiques, conséquence des effets du dérèglement climatique. Après tout, ce ne serait pas le premier panneau solaire hybride à voir le jour.
En attendant, ce progrès scientifique, qui a trouvé sa place dans la presse généraliste, est encore loin d’exister sur le marché. Date de commercialisation ? Inconnue. Pour le moment, il s’agit surtout d’une découverte théorique, réalisée en laboratoire. Pour pouvoir commander son propre matériel bi-mode pluviovoltaïque et photovoltaïque, il va falloir patienter. Probablement longtemps.
Mais rassurez-vous : une telle invention suscite forcément les convoitises des fabricants de panneaux solaires du monde entier… tout comme celui des consommateurs, n’est-ce pas ?
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